Petite couverture en cachemire
40 cm X 60 cm
La fuite de l'enfant sauvage
Olga Valeska - Autoportrait -
Instantanés du temps de l’enfance
Je me souviens ... malgré ma mémoire infidèle :
L’herbe … après : l’univers ! …Quelqu’un, là-bas, j’appelle.
Il me plaisait ainsi, dans l’air, d’appeler loin …
Le thym embaume – et le soleil dort … dans le foin.
Et puis ? Quel rêve encore me vient du premier âge ?
Le jardin – familiers m’étaient feuilles, visages …
Feuilles, visages, seuls. Rien que feuillage, gens !
Bout de sentier : je ris ! S’en retenir ? comment ?
Je cours, tête mêlée aux nuées, aux murmures.
Le souffle empli de ciel, l’œil – de hautes ramures !
Puis le ruisseau, la digue où vont mes pas joyeux …
De si loin les entendre ! Un « si loin » merveilleux !
Retour à la maison par l’herbe où l’on gambade
Et l’escalier ravi d’un bruit de galopade !
La chambre débordant d’avrils, d’ardents juillets !
J’y traînais ce corps mien … Les lèvres j’appuyais
A la vitre … Partir … vers rien – la transparence
Et sans limite, à fond, sentir …cette existence.
Ce poème est tiré de l'ouvrage
Breuvages d'ombre ( Napój cienisty,1936)
du poète Polonais Bolesław Leśmian
Traduction de Roger Legras
Je me souviens… malgré ma mémoire infidèle :
L’herbe… Après : l’univers ! … Quelqu’un, là-bas, j’appelle.
Il me plaisait ainsi, dans l’air, d’appeler loin…
Le thym embaume – et le soleil dort… dans le foin.
Et puis ? Quel rêve encor me vient du premier âge ?
Le jardin – familiers m’étaient feuilles, visages…
Feuilles, visages, seuls. Rien que feuillage, gens !
Bout de sentier : je ris ! S’en retenir ? Comment ?
Je cours, tête mêlée aux nuées, aux murmures.
Le souffle empli de ciel, l’œil – de hautes ramures !
Puis le ruisseau, la digue où vont mes pas joyeux…
De si loin les entendre ! Un « si loin » merveilleux !
Retour à la maison par l’herbe où l’on gambade
Et l’escalier ravi d’un bruit de galopade !
La chambre débordant d’avrils, d’ardents juillets !
J’y traînais ce corps mien… Les lèvres j’appuyais
A la vitre… Partir… vers rien – la transparence
Et sans limite, à fond, sentir… cette existence.
dans Breuvages d’ombre (1936)
Traduction de Roger Legras.
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L’herbe… Après : l’univers ! … Quelqu’un, là-bas, j’appelle.
Il me plaisait ainsi, dans l’air, d’appeler loin…
Le thym embaume – et le soleil dort… dans le foin.
Et puis ? Quel rêve encor me vient du premier âge ?
Le jardin – familiers m’étaient feuilles, visages…
Feuilles, visages, seuls. Rien que feuillage, gens !
Bout de sentier : je ris ! S’en retenir ? Comment ?
Je cours, tête mêlée aux nuées, aux murmures.
Le souffle empli de ciel, l’œil – de hautes ramures !
Puis le ruisseau, la digue où vont mes pas joyeux…
De si loin les entendre ! Un « si loin » merveilleux !
Retour à la maison par l’herbe où l’on gambade
Et l’escalier ravi d’un bruit de galopade !
La chambre débordant d’avrils, d’ardents juillets !
J’y traînais ce corps mien… Les lèvres j’appuyais
A la vitre… Partir… vers rien – la transparence
Et sans limite, à fond, sentir… cette existence.
dans Breuvages d’ombre (1936)
Traduction de Roger Legras.
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Je me souviens… malgré ma mémoire infidèle :
L’herbe… Après : l’univers ! … Quelqu’un, là-bas, j’appelle.
Il me plaisait ainsi, dans l’air, d’appeler loin…
Le thym embaume – et le soleil dort… dans le foin.
Et puis ? Quel rêve encor me vient du premier âge ?
Le jardin – familiers m’étaient feuilles, visages…
Feuilles, visages, seuls. Rien que feuillage, gens !
Bout de sentier : je ris ! S’en retenir ? Comment ?
Je cours, tête mêlée aux nuées, aux murmures.
Le souffle empli de ciel, l’œil – de hautes ramures !
Puis le ruisseau, la digue où vont mes pas joyeux…
De si loin les entendre ! Un « si loin » merveilleux !
Retour à la maison par l’herbe où l’on gambade
Et l’escalier ravi d’un bruit de galopade !
La chambre débordant d’avrils, d’ardents juillets !
J’y traînais ce corps mien… Les lèvres j’appuyais
A la vitre… Partir… vers rien – la transparence
Et sans limite, à fond, sentir… cette existence.
dans Breuvages d’ombre (1936)
Traduction de Roger Legras.
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L’herbe… Après : l’univers ! … Quelqu’un, là-bas, j’appelle.
Il me plaisait ainsi, dans l’air, d’appeler loin…
Le thym embaume – et le soleil dort… dans le foin.
Et puis ? Quel rêve encor me vient du premier âge ?
Le jardin – familiers m’étaient feuilles, visages…
Feuilles, visages, seuls. Rien que feuillage, gens !
Bout de sentier : je ris ! S’en retenir ? Comment ?
Je cours, tête mêlée aux nuées, aux murmures.
Le souffle empli de ciel, l’œil – de hautes ramures !
Puis le ruisseau, la digue où vont mes pas joyeux…
De si loin les entendre ! Un « si loin » merveilleux !
Retour à la maison par l’herbe où l’on gambade
Et l’escalier ravi d’un bruit de galopade !
La chambre débordant d’avrils, d’ardents juillets !
J’y traînais ce corps mien… Les lèvres j’appuyais
A la vitre… Partir… vers rien – la transparence
Et sans limite, à fond, sentir… cette existence.
dans Breuvages d’ombre (1936)
Traduction de Roger Legras.
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